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Azekka France-Maroc
6 avril 2012

Regard sur le préscolaire au Maroc

Partout dans le monde, on s’accorde pour reconnaître que la scolarisation du jeune enfant (entre 3 et 5 ans) est capitale pour son adaptation à l’école élémentaire, lui garantissant ainsi de meilleures chances de réussite. En effet, la fréquentation régulière d’une structure « préscolaire » de bonne qualité favorise  grandement le développement psycho affectif, social et intellectuel de l’enfant.

-      Développement psycho affectif et social : constituant le premier lieu de vie sociale et de transition entre la famille et l’école élémentaire, la  scolarisation préélémentaire va permettre à l’enfant d’expérimenter la vie en collectivité et de construire sa personnalité hors du cadre familial.

-  Développement intellectuel et apprentissages fondamentaux : la fréquentation régulière d’une structure d’enseignement « préscolaire » de qualité permet à l’enfant d’acquérir l’ensemble des connaissances de bases facilitant son intégration à l’école élémentaire.  

 

Au Maroc, depuis les années 1990, l’intérêt pour l’enseignement « préscolaire » s’est considérablement renforcé et plusieurs mesures ont été prises pour développer un enseignement préscolaire généralisé et de qualité. Toutefois, « l’école maternelle » publique et gratuite n’existe pas encore et dans tous les cas les frais de scolarisation préscolaire sont à la charge des familles.

De ce fait et malgré les efforts consentis pour organiser le secteur du préscolaire et faciliter sa mise en valeur, la scolarisation des jeunes enfants connaît un retard important et se caractérise par une multitude de formules sur le plan des infrastructures, de la formation des éducateurs et éducatrices ainsi que sur le choix des modèles éducatifs.

Seulement 53% des enfants en âge de recevoir un enseignement préscolaire sont réellement scolarisés. 20% de ces enfants fréquentent une école maternelle moderne et 80% sont inscrits dans des jardins d’enfants ou des « classes  préscolaires intégrées ». (Selon une étude réalisée en 2004)


Les écoles maternelles modernes : La plupart du temps implantées dans les grandes villes et dans des locaux spacieux, elles sont financées par des capitaux privés ciblant les zones riches au détriment des zones rurales ou défavorisées et pauvres (familles, communautés, ONG, missions diverses, entreprises, prestataires de services à but lucratifs…). Elles dispensent un enseignement préscolaire de qualité pour un coût de scolarisation pouvant être très élevé. Elles sont fréquentées par les enfants des classes moyennes « supérieures » et des classes aisées. Les éducateurs et éducatrices ont un niveau scolaire élevé et bénéficient d’une formation initiale et continue qualifiante permettant de mettre en œuvre une pédagogie moderne et active adaptée aux besoins et intérêts des jeunes enfants qui leurs sont confiés. Les méthodes de travail, les outils pédagogiques et le matériel utilisé s’apparentent très fortement à nos écoles maternelles françaises.

 

Les jardins d’enfants : On distingue plusieurs sortes de jardins d’enfants :

-        Les jardins d’enfants coraniques qui dispensent un enseignement essentiellement religieux. Ils se raréfient mais dans certains endroits très reculés et/ou démunis, ils constituent la seule possibilité de scolarisation des petits enfants.

-         Les jardins d’enfants « associatifs » (parfois appelés crèche) qui parallèlement à l’enseignement du coran intègrent d’autres matières comme la lecture, les mathématiques, les arts plastiques, l’éducation physique…

Quels qu’ils soient, ces jardins d’enfants sont fréquentés, la plupart du temps, par les enfants des classes moyennes « inférieures » et des classes défavorisées et pauvres des villes et des secteurs ruraux. Les locaux sont souvent exigus et dans un état très médiocre. Ce peut être : une mosquée, une habitation, une pièce ... Ils peuvent avoir plusieurs fonctions : alphabétisation des femmes, bibliothèque, cours de soutien scolaire pour les plus grands etc… L’équipement (fournitures scolaires de base, mobilier, matériel éducatif et pédagogique) est réduit et souvent en très mauvais état. Il est parfois inexistant. Les éducatrices ont un niveau scolaire plus ou moins élevé. Elles n’ont pas ou peu reçu de formation leur permettant d’exercer leur fonction dans de bonnes conditions. Elles sont rémunérées par les parents qui leur versent des sommes modiques quand ils le peuvent.

 

Les classes de préscolaire intégrées : Depuis quelques années, des écoles publiques intègrent une classe de préscolaire dans leurs locaux, donnant ainsi une importance légitime à l’accueil des enfants entre 4 et 6 ans. Elles sont encore malheureusement en nombre très limité et les frais de scolarisation restent à la charge des familles (achat des fournitures scolaire, rémunération de l’éducatrice). Les équipements (mobilier, jeux, jouets, matériel collectif) ne sont que très rarement pris en charge par l’Education Nationale marocaine.

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  • Azekka France-Maroc est une ONG française qui réalise des projets d'aide au développement dans le grand Sud marocain: éducation, santé, environnement, culture. Nos projets sont menés en partenariat avec des associations locales marocaines.
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